Chaque année, la Cavec fait évoluer les valeurs d’achat et de service du point de retraite complémentaire, ainsi que celles de ses autres prestations sociales, avec une application effective au 1er janvier. La fixation des nouveaux barèmes résulte d’un calcul millimétré, au croisement de deux exigences : protection des affiliés et pérennité du régime. Focus sur les mesures récemment entrées en vigueur.
Au 1er janvier 2024, la retraite complémentaire et la pension de réversion des affiliés de la Cavec augmentent de 6,14 %, après une progression de + 5,6 % en 2023. La valeur du point de retraite complémentaire Cavec s’établit ainsi à 1,3450 € en 2024.
« Notre conseil d’administration a bien sûr intégré l’inflation dans ses arbitrages, en tâchant de l’évaluer au plus juste, de manière à protéger et à soutenir le pouvoir d’achat des retraités et des veuves ou veufs de retraités. La revalorisation de notre pension complémentaire est supérieure de presqu’un point à celle du régime de base, laquelle s’accroît de 5,3 % »,
souligne Frédéric Rogier, le président de la Cavec.
La Caisse a également étoffé les indemnités journalières (IJ), perçues par un affilié en incapacité temporaire d’exercer, à compter du 91e jour suivant son accident ou sa maladie. L’indemnité passe de 110 à 120 € par jour, après avoir progressé de 90 à 110 € entre 2022 et 2023.
Soit une augmentation de 33 % en deux ans. Rappelons que l’« IJ » attribuée par la Cavec prend le relais de l’indemnité versée par la CNAVPL entre le 1er et le 90e jour d’arrêt de travail. La durée de son versement ne peut excéder 36 mois ou une période cumulée de 1 095 jours.
Quant aux cotisations de retraite complémentaire, elles augmentent de 6,92 % au 1er janvier 2024, pour une valeur d’achat du point fixée à 15,841 €.
La Cavec poursuit ici la correction de son taux de rendement technique, qui évolue de 8,55 % à 8,49 % entre 2023 et 2024, avec une cible à 7,70 % en 2036. Un taux de rendement à 8,49 % signifie qu’un expert-comptable ou un commissaire aux comptes, aujourd’hui, récupère l’intégralité de ses cotisations en 11 ans et 9 mois de retraite complémentaire. En 2036, ce « remboursement » se fera en près de 13 ans.
« Les départs massifs en retraite de la génération des baby-boomers, ou papy-boom, nous obligent à cette correction progressive pour préserver nos équilibres de gestion. Ceci dit, notre taux de rendement technique – notre rapport qualité-prix, en quelque sorte – est aujourd’hui l’un des tous meilleurs de la place. Il le restera à l’avenir, et de loin, d’autant que tous les régimes s’engagent dans une démarche similaire d’adaptation au vieillissement de la population »,
observe Frédéric Rogier.
Une prévoyance au top
Le front démographique enregistre par ailleurs une bonne nouvelle : la profession confirme son attractivité, avec en moyenne 950 nouveaux experts-comptables et commissaires aux comptes, recensés chaque année depuis 2021, contre 850 auparavant. « Outre son apport à la vitalité de nos disciplines, ce surcroît d’inscriptions au Tableau nous a permis de repousser à 2036 notre objectif de taux de rendement, et ainsi d’aplatir un peu la pente de l’effort à produire », précise Frédéric Rogier.
Quant aux cotisations de prévoyance, elles n’augmentent pas, et restent inchangées depuis 2015, offrant un rapport encore plus intéressant. Dans la classe 2, par exemple (un revenu annuel compris entre 16 191 et 44 790 €), une cotisation annuelle de 396 € (dont 180 € de part IJ) donne droit à une rente invalidité de 16 140 €, à un capital décès de 94 150 € et à une rente annuelle par enfant – jusqu’à 25 ans – de 5 380 €. Un rendement sans équivalent sur le marché.
Au-delà des ajustements techniques annuels, la Cavec anticipe ou prépare des modifications structurelles. Elle n’est pas totalement maître du calendrier, puisque l’État a décidé de changer une nouvelle fois les règles du jeu. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 réforme en effet l’assiette des cotisations et contributions sociales des travailleurs indépendants. À compter du 1er janvier 2025, la nouvelle assiette sera obtenue en appliquant au revenu net un abattement de 26 %, avec un plancher et un plafond. Elle produira inévitablement des perdants et des gagnants.
« Nous réalisons un certain nombre d’études et de simulations pour y voir plus clair, à la fois dans la situation des affiliés et dans celle du régime. Une clarification indispensable avant de démarrer les chantiers que nous avions prévus », explique Frédéric Rogier.
Parmi ces travaux : la transcription d’une mesure contenue dans la dernière réforme des retraites, qui attribue des points aux titulaires d’un cumul emploi-retraite – donc une pension de base améliorée, au terme d’une seconde liquidation lors de l’arrêt de l’activité. « Nous visons une transposition dans notre droit en 2024 et une application au 1er janvier 2025 de ce dispositif, qui permettrait aux consœurs et confrères en situation de cumul – plus de 1 800 aujourd’hui – de percevoir également des points de retraite complémentaire », conclut Frédéric Rogier. Rendez-vous est pris pour une nouvelle avancée sociale !