Les 14 000 affiliés bénéficiant d’une retraite complémentaire Cavec, d’une retraite complémentaire de réversion, d’une pension d’invalidité ou d’une rente enfant percevront sur leur compte un versement forfaitaire inflation de 300 euros mi-octobre, afin de compenser les effets délétères de la hausse des prix à la consommation.
« La flambée de l’inflation est brutale, ininterrompue. Elle l’est encore plus pour les retraités, qui ne peuvent aisément augmenter leurs revenus et subissent donc de plein fouet le renchérissement du coût de la vie », explique Frédéric Rogier, le président de la Cavec.
Fidèle à ses valeurs de solidarité, la Cavec a rapidement acté le principe d’un soutien financier aux allocataires de la Caisse et à leur ayants droit. « Nous avons décidé de ne pas attendre la réévaluation annuelle de nos retraites complémentaires, applicable au 1er janvier 2023. Et d’enclencher un mécanisme de revalorisation pour le second semestre 2022, suivant en cela l’Etat qui a augmenté de 4 % les prestations sociales, dont les retraites de base, à compter du 1er juillet 2022 », souligne Michel Giordano, président de la commission relations publiques et communication de la Cavec.
Dans cette initiative, la Caisse se heurtait cependant à un obstacle de taille : le ministère du budget et celui de la santé, ses autorités de tutelle, lui ont enjoint de diminuer son taux de rendement technique qui, à 8,60%, est l’un des plus favorables de la place, dépassant de loin celui des autres régimes de retraite complémentaire (1). « Nous nous sommes engagés sur une trajectoire de baisse qui devrait nous amener à un taux de 8 % en 2035. Une revalorisation supplémentaire du point de retraite, en 2022, nous aurait écarté de cette trajectoire, en suscitant sans doute une forte réticence de la part des administrations de tutelle », analyse Frédéric Rogier.
Il était tout aussi peu concevable d’augmenter les cotisations à hauteur de la revalorisation des pensions, afin de garder intact le taux de rendement. « Les experts-comptables et les commissaires aux comptes n’auraient pu répercuter sur leurs honoraires une hausse aussi soudaine de leurs prélèvements de retraite complémentaire », précise Michel Giordano.
Restait une troisième voie : solliciter les réserves afin de verser aux retraités une aide à titre exceptionnel, en une seule fois, qui ne touche pas au niveau des cotisations ni à celui des prestations, et n’impacte donc pas le taux de rendement ni la trésorerie des affiliés en activité.
De la solidarité en réserve
« Nous nous inscrivons en cohérence avec les mesures de soutien décidées par le gouvernement, sous la forme de chèques inflation et énergie, et avec ce que nous avons nous-mêmes mis en place, pendant la crise sanitaire, pour venir en aide aux consœurs et confrères fragilisés », indique Frédéric Rogier.
Ici prennent tout leur sens la prudence et la rigueur qui ont présidé à la gestion des réserves de la Cavec. Celles-ci ont été multipliées par 12 en 30 ans pour atteindre aujourd’hui les 2 milliards € et générer bon an mal an plus de 130 millions € en intérêts. A titre de comparaison, le chèque inflation Cavec représentera un coût total de 4,5 millions €. « Nos réserves sont conçues pour garantir le paiement des retraites des jeunes générations, représentant d’ores et déjà l’équivalent de 10 ans de prestations. Elles ont aussi pour objet de faire face aux aléas démographiques et économiques : nous sommes en plein dans ce cas de figure », observe Michel Giordano.
Le conseil d’administration de la Cavec, réuni le 26 juillet dernier, a ainsi pu voter à l’unanimité la résolution instaurant une aide forfaitaire de 300 € pour chaque retraité (ou son ayant-droit). Ce dispositif n’a soulevé aucune observation de la part de la Mission Nationale de Contrôle, en charge de veiller au bon fonctionnement des organismes de sécurité sociale.
« Le montant de 300 € correspond à une revalorisation de 4 % du total des prestations qui seront versées au second semestre 2022, divisé par le nombre d’allocataires. Nous avons choisi un montant fixe, plutôt que proportionnel, pour des raisons de simplicité et de solidarité avec les pensionnés aux revenus plus modestes, les plus affectés par l’inflation », détaille Frédéric Rogier.
Et bien sûr, en cas de difficulté financière, il est toujours possible de demander, par courrier ou via Ma Cavec en ligne, une aide à la commission des affaires sociales de la Caisse.