À l’automne prochain, les experts-comptables et les commissaires aux comptes affiliés à la Cavec, actifs et retraités, seront appelés à renouveler entièrement le conseil d’administration de la Cavec. Cet exercice de démocratie interne, effectué tous les six ans, revêt en 2025 une importance particulière. Explications.
Ils sont 20 administrateurs titulaires, et autant de suppléants, tous issus de la profession, experts-comptables ou commissaires aux comptes : 12 représentent les cotisants (les professionnels en activité), 4 les allocataires (les retraités), 2 sont nommés par le Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables et 2 par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes. Sous la présidence de Frédéric Rogier, depuis 2019, ils n’ont guère eu le temps de s’ennuyer. Il a fallu défendre le modèle de la Cavec, taillé sur mesure pour les affiliés, contre le risque d’une dilution dans un standard moins-disant, porté par le projet de loi instituant un système universel de retraite. Le conseil d’administration s’est également mobilisé pour amortir, par des mesures de soutien exceptionnel, les impacts de la pandémie et des confinements sur l’activité des cotisants, puis de l’hyper-inflation sur les retraités. Les administrateurs ont par ailleurs renforcé le système des indemnités journalières, allégé les cotisations pour les jeunes experts-comptables, engagé un partenariat avec l’Agirc-Arrco… (voir aussi sur ces sujets le bilan de mandature de Frédéric Rogier)
« C’est le grand avantage d’une caisse gouvernée par des experts-comptables et des commissaires aux comptes, pour des experts-comptables et des commissaires aux comptes : les administrateurs connaissent de très près, pour les vivre ou les avoir vécus eux-mêmes, les contraintes, les évolutions, les spécificités de la profession. Ils sont donc les mieux à même de concevoir des prestations, des dispositifs au plus près de nos réalités professionnelles », souligne Michel Giordano, président de la Commission relations publiques et communication de la Cavec.
Parce qu’elle est gérée par des pairs, la Cavec dispose également d’une vision très détaillée de la démographie, de l’économie et de la sociologie de la profession. Elle peut réaliser des projections d’autant plus précises, intégrant les dernières évolutions du métier – féminisation, automatisation, nouvelles missions… – et en fonction de ces prévisions moduler au plus juste, chaque année, les valeurs d’achat et de service du point de retraite complémentaire. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Avec un taux de rendement de 8,41 % – signifiant qu’un affilié « récupère » la totalité de ses cotisations versées en 12 ans de retraite – la Cavec est le deuxième régime complémentaire le plus favorable, parmi les professions libérales.
Un modèle pérenne et performant à défendre et promouvoir
Il est aussi l’un des mieux gérés, qui a garanti la retraite future des professionnels en activité, et assuré une marge de manœuvre en cas de crise – pandémie, flambée inflationniste, parmi les plus récentes – en constituant des réserves à hauteur de 2 milliards d’euros.
« Le risque existe toujours, avec l’envolée de la dette publique, d’une réforme des retraites qui voudrait compenser les déficits des régimes laxistes par les réserves des caisses vertueuses- malgré l’inconstitutionnalité de telles dispositions. Sans compter les invitations régulières, adressées par les autorités de tutelle, à aligner la gestion de notre caisse sur des standards et des taux de rendement bien moins favorables pour les affiliés contre lesquelles notre gestion autonome équilibrée et sérieuse est très efficace. C’est pour toutes ces raisons qu’il est crucial de voter en nombre, aux prochaines élections, et ainsi d’asseoir la légitimité démocratique de nos futurs administrateurs : pour montrer l’attachement des experts-comptables et des commissaires aux comptes à l’autonomie de leur Caisse », souligne Michel Giordano.
Cette indépendance, garante d’un pilotage en prise directe avec les évolutions de la profession, a toujours fait office de boussole, de fil directeur, dans l’histoire et la stratégie de la Cavec.
Fondée en 1949 par 12 experts-comptables, pour gérer la retraite de base de leurs consœurs et confrères au nom de la CNAVPL (1), la Cavec réagit à la modicité de cette allocation primaire en créant, dès 1953, l’un des tout premiers systèmes de retraite complémentaire dédiés à une profession. Les fondateurs optent pour un régime à points, qui offre la flexibilité nécessaire à la prise en compte des particularités du métier et à une régulation fine des équilibres entre soutenabilité des cotisations pour les actifs, pouvoir d’achat des retraités et pérennité du système. Très vite, la Cavec transcrit dans sa protection sociale le dénivelé du parcours propre à la profession : études longues, entrée tardive dans la vie active, investissements conséquents pour faire sa clientèle, visser sa plaque, avant de « bien gagner sa vie », voire très bien à l’âge mûr. Les administrateurs ont ainsi créé des classes de cotisations en fonction des revenus, avec possibilité de cotiser dans la classe supérieure, qui ne grèvent pas les ressources des jeunes en phase d’installation et permettent un rattrapage express en fin de carrière, encore renforcé par un dispositif extensif de rachat de points.
Des prestations conçues par et pour les experts-comptables
La Cavec a fait également œuvre de précurseur en matière de prévoyance, partant du constat de la vulnérabilité des cabinets comptables face à une maladie ou à un accident frappant le fondateur. Le 25 mars 1974, son conseil d’administration instaure une indemnisation en cas d’invalidité ou de décès, avec ici encore des cotisations différenciées par tranche de revenus et la possibilité de cotiser dans la tranche supérieure. Améliorée au fil des années, la prévoyance en mode Cavec est l’une des plus avantageuses de la place, tous régimes confondus. À titre d’exemple, pour une cotisation annuelle de 828 €, elle assure un capital décès de 287 910 € et une pension invalidité 100 % de 49 356 € par an. Et pour une cotisation annuelle de 288 €, un capital décès de 71 978 € et une pension invalidité 100 % de 12 339 € par an. Les administrateurs de la Cavec ont encore étoffé la prévoyance, en 2014, avec une nouvelle garantie inédite au sein des caisses de professions libérales : les indemnités journalières, versées à partir du 91e jour de cessation d’activité pour cause de maladie ou d’accident, en relais de la Sécurité Sociale. En 10 ans, la Cavec a triplé le montant de cette indemnité, de 43 à 125 € par jour.
« Ici encore, notre action était guidée par les remontées du terrain, indiquant une fragilisation financière alarmante de nos consœurs et confrères à compter du troisième mois d’inactivité », rappelle Michel Giordano, inspirateur du dispositif.
Pour défendre les intérêts de ses assurés, la Cavec n’a jamais hésité par ailleurs à monter au créneau, à porter ses arguments dans le débat public. En 2011, par exemple, ses administrateurs mobilisent leurs réseaux, plaident longuement devant les commissions des Affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat pour mettre un terme à une coûteuse anomalie, la double cotisation des experts-comptables salariés, au régime général et à celui de la Cavec. Ils obtiendront gain de cause la même année.
En 2014 et 2015, la Caisse convainc ses autorités de tutelle de valider une décision audacieuse : son départ du Groupe Berri, fédérant depuis des décennies 4 caisses de professions libérales, dont l’hypertrophie et l’hétérogénéité menaçaient la qualité de son service, de sa gestion, et la proximité de sa relation avec les assurés.
C’est donc toute une conception de la retraite et de la prévoyance, autonome, experte, sur mesure, de pair à pair, qu’il s’agit de défendre et de promouvoir en cette année 2025. Avec un geste simple : voter !
(1) CNAVPL : Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales