Une fois les prochaines élections passées, la réforme des retraites sera vraisemblablement à l’agenda des priorités du futur Gouvernement. Il nous semble donc utile, aujourd’hui, de rappeler ce en quoi notre régime obligatoire est une chance pour nous, experts-comptables et commissaires aux comptes et ce en quoi la qualité de sa gestion est un argument fort pour défendre son modèle.
« Une caisse faite pour les experts-comptables et gérée par des experts-comptables, c’est à la fois profitable, et pour la profession, et pour la caisse », affirme André-Paul Bahuon, administrateur de la Cavec et président de son comité d’audit. Car en effet, notre modèle, performant et bâti depuis 1953 par plusieurs générations d’experts-comptables commissaires aux comptes, dispose de nombreux atouts, au premier rang desquels son adaptation fine aux besoins de la profession.
« Sa première force, c’est d’avoir fait le choix d’un régime de base et d’un régime complémentaire fondés sur une forme de capitalisation », poursuit André-Paul Bahuon. En cotisant à la Cavec, on acquiert ainsi des points, valorisés à l’entrée, lors de la cotisation, et valorisés à la sortie, lorsque l’on devient « prestataire » de la caisse. « Même s’ils travaillent longtemps et demandent leur retraite généralement après les salariés du régime général, les experts-comptables entrent tard dans la profession et la durée de leur cotisation est souvent relativement courte », explique André-Paul Bahuon. C’est pourquoi la Cavec permet aux experts-comptables, avec ses différentes options (cotisation en classe supérieure, rachat de points…), de « construire » leur retraite, à la fois en fonction de leurs revenus et aussi de leur faculté contributive, qui est variable tout au long de leur carrière.
Un fondement intergénérationnel et solidaire
Cette forme de capitalisation s’intègre très bien dans l’écosystème plus large dédié aux professions libérales, avec par exemple les PER individuels souscrits auprès d’acteurs privés, qui peuvent compléter avantageusement la retraite des experts-comptables. Pour autant, ce fonctionnement souple et adapté aux trajectoires de carrière n’exclut en rien une approche profondément intergénérationnelle et solidaire, autres piliers du régime. « Le principe, comme dans le régime salarié, est que les plus jeunes abondent pour les plus anciens, qui deviennent prestataires, le mixage des générations se faisant de surcroît dans plusieurs sens. Ainsi, un expert-comptable qui souhaite prendre sa retraite, mais poursuivre en même temps une part de son activité, peut le faire et continue à cotiser à la Cavec.
Cette cotisation est en partie prise en compte pour l’affilié, certes, mais elle marque surtout la solidarité avec les générations futures et l’appartenance à une profession dont on soutient le régime », poursuit André-Paul Bahuon.
Un pilotage par la profession synonyme de qualité de gestion
Faite pour les experts-comptables et commissaires aux comptes, la Cavec est également gérée par les experts-comptables, c’est-à-dire par « des personnes prudentes, qui ont le sens de l’intérêt général chevillé au corps. Pour nous, l’obligation de cotiser ne donne pas des droits à ceux qui ont la charge de gestion, mais donne des devoirs pour que ces cotisations soient bien gérées. La loi prévoit des éléments de gouvernance que nous avons décidé d’utiliser pour nous, en anticipation de beaucoup d’autres. C’est ainsi que nous avons mis en place un comité d’audit, unique dans notre secteur, que je préside depuis trois ans », explique André-Paul Bahuon.
Le rôle de ce comité ? S’assurer que l’ensemble des processus et procédures qui garantissent la qualité de l’information financière sur les comptes sont bien engagés à l’intérieur de la caisse et rendre des avis au conseil d’administration sur ces sujets. Le comité d’audit se penche sur tout le système de contrôle interne, à la fois celui propre à la Cavec, mais aussi celui demandé par la CNAVPL, pour s’assurer que toutes les règles en matière de contrôle comptable sont bien respectées.
Pour mener à bien sa mission, le comité d’audit bénéficie de l’appui de deux commissaires aux comptes qui lui rapportent et interviennent comme co-commissaires. La Cavec a d’ailleurs été la première caisse à faire intervenir des commissaires aux comptes. Leur regard critique permet de mettre en exergue les petits dysfonctionnements qui pourraient exister et de les résoudre.
« Cette année, nous avons par exemple demandé à nos co-commissaires d’examiner la qualité de notre cybersécurité, afin d’évaluer notre capacité à résister en cas d’attaque. On pourrait penser que c’est une intervention qui est loin des comptes, or, c’est tout le contraire, car dès lors que l’on se retrouve attaqué ou rançonné… on est très vite, très près des comptes ! », rappelle André-Paul Bahuon.
En instaurant un système articulé autour de la directrice comptable et financière, des deux co-commissaires aux comptes et du comité d’audit, le conseil d’administration de la Cavec éprouve un fonctionnement qui pourrait devenir un modèle pour d’autres caisses.
Car au-delà de notre seule caisse, c’est une réflexion générale sur le pilotage des retraites qui est en cours, à laquelle la Cavec souhaite apporter sa part.